C’est avec beaucoup de
tristesse que l’on vient d’apprendre le décès hier soir mercredi 17 octobre,
d’Ara Güler, célèbre photographe arménien de Turquie, dont tous les
Stambouliotes connaissaient le visage, puisqu’on pouvait souvent le voir, à
Beyoglu, dans le café portant son nom.
Né à Istanbul en 1928, Ara
Güler, Aram Güleryan de son vrai nom, après des études secondaires au lycée
arménien de Getronagan, puis une faculté d’économie à l’Université d’Istanbul,
envisageait de devenir metteur en scène pour le théâtre ou le cinéma.
Mais un travail de reporter au
journal Yeni Istanbul confirme sa
passion pour la photographie.
En 1953, il rejoint l’Agence
Magnum de Paris puis prend place dans la liste des sept meilleurs photographes
du monde publiée par « l’Anthologie de la photographie » en
Angleterre ; il sera aussi le premier Turc à devenir membre du « Cercle
des Photographes américains ». Directeur de la photo du magazine turc Hayat Dergisi, à partir de 1954, il
travaillera ensuite pour de nombreuses
revues comme Time-Life, Paris-Match, Der Stern.
En 1958, ayant découvert par hasard les ruines d'Aphrodisias, qui servaient de carrière de pierres aux habitants d'un village isolé, il les photographie, en envoie un exemplaire aux Etats-Unis, ce qui permettra au monde entier de découvrir ce trésor archéologique, désormais classé sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco ; une exposition intitulée "Le cri d'Aphrodisias" dévoilera les clichés du site alors inconnu.
Son talent est désormais reconnu dans le monde entier et en 1962, l’Allemagne lui décerne le prix « Master of Leica » ; la revue suisse Camera lui consacre un numéro ; en 1967, l’anthologie japonaise « « Photographes du monde » publie ses clichés et il participe encore à de nombreuses expositions internationales au Canada, à New-York, à Cologne, pour ne citer que les exemples les plus connus.
Son talent est désormais reconnu dans le monde entier et en 1962, l’Allemagne lui décerne le prix « Master of Leica » ; la revue suisse Camera lui consacre un numéro ; en 1967, l’anthologie japonaise « « Photographes du monde » publie ses clichés et il participe encore à de nombreuses expositions internationales au Canada, à New-York, à Cologne, pour ne citer que les exemples les plus connus.
A partir de 1970, ses
clichés constituent la référence absolue sur la Turquie et il est un des
photographes les plus célèbres du monde si bien que c’est lui qui réalise pour
la maison d’édition suisse Skira en 1972, les photos du livre « Picasso et
ses métamorphoses », à l’occasion des 90 ans du grand peintre. Accumulant les honneurs, il reçoit en
1979 le « Grand Prix de photo de l’Association des journalistes turcs ».
En 1980, une partie de ses photos sont
publiées en livre, en turc puis en anglais.
Il a participé à la création de nombreux albums et effectué des reportages-photos avec des personnalités, comme Ismet Inönü, Winston Churchill, Indira Ghandi, , Bertrand Russel, Bill Brandt, Alfred Hitchcock, Salvador Dali et Picasso.
En 1992, le livre d’Ara Güler « Sinan, architecte de
Soliman le Magnifique » est publié en français et en anglais ; la même
année, il réalise aussi le livre Living
in Turkey puis en français, Demeures
ottomanes de Turquie.
n 2004, pour la sortie de mon roman La Sultane Mahpéri, Ara Güler m’avait donné l’autorisation d’employer
sa photo de l’ange en pierre de la citadelle de Konya pour la première couverture
de mon livre.
En août 2018, pour ses 90 ans, consacré de son vivant, Ara Güler assis à
l’inauguration du « Musée Ara Güler » à Bomonti, Istanbul.
Ce grand artiste, très aimé en Turquie, célèbre pour ses
nostalgiques clichés noir et blanc, laisse en héritage un témoignage
inoubliable sur un Istanbul aujourd’hui disparu. C’est pourquoi, son œuvre est
déjà immortelle…