La collection « Istanbul
de Jadis » des Editions franco-turques GiTa Yayinlari d’Istanbul, dirigée
par Aksel Köseoglu, a pour vocation de rééditer en français d’anciennes œuvres
de la littérature francophone portant sur la ville d’Istanbul et de les
traduire en turc. Son but ? Ressusciter de beaux livres un peu tombés dans
l’oubli pour les faire connaître aux amoureux de la ville d’Istanbul.
En rééditant dans notre collection « Istanbul
de Jadis » ces livres injustement tombés dans l’oubli et en les publiant
aussi en turc, nous sommes fiers d’apporter notre contribution non seulement à
l’histoire des femmes turques mais aussi à la littérature française ou
francophone… (Aksel Köseoglu)
Le Jardin fermé, de Marc Hélys, paru en 1908,
réédition 2011 et 2019
Ecrivaine,
journaliste, voyageuse intrépide, Marie Léra publie en 1908 sous le pseudonyme
de Marc Hélys, Le Jardin fermé,
recueil de nouvelles sur les harems d’Istanbul. Un livre passionnant,
fourmillant d’anecdotes drôles ou poignantes, qui remet en question, avec
humour ou compassion, nombre de préjugés sur le harem et la condition des
femmes turques dans les dernières années de l’Empire ottoman.
En
effet, contrairement à beaucoup de voyageurs qui parlent des harems sans jamais
y avoir pénétré, Marc Hélys, lors de ses trois séjours à Istanbul en 1901, 1904
et 1905, partage le quotidien de deux jeunes femmes, Nouryé et Zennour et
s’introduit par leur entremise dans toutes les demeures de leur entourage. Elle
observe, s’extasie ou s’indigne selon les jours, converse avec les femmes
ottomanes et met sa plume au service des débats idéologiques qui les animent.
Marc
Hélys, qui s’était déjà fait l’écho des revendications féminines en fournissant
à Pierre Loti le matériau de son roman Les
Désenchantées (1906) nous livre, avec Le
Jardin fermé, un témoignage exceptionnel sur les « Scènes
de la vie féminine en Turquie ».
Haremlik, quelques
pages de la vie des femmes turques,
de Demetra Vaka-Brown, paru en 1909, réédition GiTa juin 2019
En
1901, après six ans aux Etats-Unis, la journaliste et écrivaine Demetra Vaka-Brown
regagne Istanbul, sa ville natale, encore nommée « Constantinople »,
avec l’intention d’étudier la condition des femmes ottomanes dans les harems et
de vérifier si les préjugés des Américains les décrivant comme « de malheureuses créatures vivant en
esclavage pour les vils désirs des hommes », ont un fondement. Elle va donc
se rendre dans plusieurs demeures pour rencontrer des femmes menant encore un
mode de vie traditionnel.
Témoignage
authentique d’une narratrice partagée entre sa fascination de l’Orient et son
attirance pour le modernisme, le récit autobiographique Haremlik, quelques pages de la vie des femmes turques, offre un
précieux document sur les interrogations multiples suscitées par une nouvelle
définition de la condition des femmes au début du XXe siècle…