jeudi 20 juin 2019

Deux classiques sur les derniers harems ottomans : Le Jardin fermé et Haremlik, édition Aksel Köseoglu, Editions GiTa d’Istanbul


La collection « Istanbul de Jadis » des Editions franco-turques GiTa Yayinlari d’Istanbul, dirigée par Aksel Köseoglu, a pour vocation de rééditer en français d’anciennes œuvres de la littérature francophone portant sur la ville d’Istanbul et de les traduire en turc. Son but ? Ressusciter de beaux livres un peu tombés dans l’oubli pour les faire connaître aux amoureux de la ville d’Istanbul.

En rééditant dans notre collection « Istanbul de Jadis » ces livres injustement tombés dans l’oubli et en les publiant aussi en turc, nous sommes fiers d’apporter notre contribution non seulement à l’histoire des femmes turques mais aussi à la littérature française ou francophone… (Aksel Köseoglu)


Le Jardin fermé, de Marc Hélys, paru en 1908, réédition 2011 et 2019





Ecrivaine, journaliste, voyageuse intrépide, Marie Léra publie en 1908 sous le pseudonyme de Marc Hélys, Le Jardin fermé, recueil de nouvelles sur les harems d’Istanbul. Un livre passionnant, fourmillant d’anecdotes drôles ou poignantes, qui remet en question, avec humour ou compassion, nombre de préjugés sur le harem et la condition des femmes turques dans les dernières années de l’Empire ottoman.

En effet, contrairement à beaucoup de voyageurs qui parlent des harems sans jamais y avoir pénétré, Marc Hélys, lors de ses trois séjours à Istanbul en 1901, 1904 et 1905, partage le quotidien de deux jeunes femmes, Nouryé et Zennour et s’introduit par leur entremise dans toutes les demeures de leur entourage. Elle observe, s’extasie ou s’indigne selon les jours, converse avec les femmes ottomanes et met sa plume au service des débats idéologiques qui les animent.

Marc Hélys, qui s’était déjà fait l’écho des revendications féminines en fournissant à Pierre Loti le matériau de son roman Les Désenchantées (1906) nous livre, avec Le Jardin fermé, un témoignage exceptionnel sur les « Scènes de la vie féminine en Turquie ».


Haremlik, quelques pages de la vie des femmes turques, de Demetra Vaka-Brown, paru en 1909, réédition GiTa juin 2019



En 1901, après six ans aux Etats-Unis, la journaliste et écrivaine Demetra Vaka-Brown regagne Istanbul, sa ville natale, encore nommée « Constantinople », avec l’intention d’étudier la condition des femmes ottomanes dans les harems et de vérifier si les préjugés des Américains les décrivant comme  « de malheureuses créatures vivant en esclavage pour les vils désirs des hommes », ont un fondement. Elle va donc se rendre dans plusieurs demeures pour rencontrer des femmes menant encore un mode de vie traditionnel.
Témoignage authentique d’une narratrice partagée entre sa fascination de l’Orient et son attirance pour le modernisme, le récit autobiographique Haremlik, quelques pages de la vie des femmes turques, offre un précieux document sur les interrogations multiples suscitées par une nouvelle définition de la condition des femmes au début du XXe siècle…





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