lundi 8 février 2016

Jules Verne. Les Voyages Extraordinaires d’un rêveur génial né le 8 février 1828

 Un aventurier de onze ans

Natif de Nantes (1828.1905), il aurait voulu s’embarquer comme mousse à l’âge de onze ans sur un navire en partance pour les Indes mais son père l’aurait ramené manu militari à la maison…
Au sujet des navires du port de Nantes, il écrit :

En imagination, je grimpais à leurs haubans, je me hissais à leurs hunes, je me cramponnais à la pomme de leurs mâts ! Mon plus grand désir eût été de franchir la planche tremblotante qui les rattachait au quai pour mettre le pied sur leur pont !

                                                         Musée Jules Verne à Nantes


Jules l’écrivain

Il écrit des poèmes et chansons. Ce n’est qu’en 1849, l’année de ses 20 ans, que son père l’autorise à quitter la maison pour étudier à Paris. Ce que  papa Verne ignore, c’est que le dessein secret de son fils n’est pas d’apprendre le droit mais de devenir auteur de théâtre !
En 1850, alors qu’il vient de passer sa thèse pour reprendre la succession de son père, il s’insurge : il sera écrivain ! Avec l’aide de Dumas, il fait jouer sa première comédie, Pailles rompues car au départ, il se considère comme un auteur dramatique.



Tout sauf un mari modèle !

Suite à plusieurs déceptions amoureuses, Jules fait partie d’un groupe de célibataires appelé les “Onze sans femme”. Cependant, tous les vieux garçons ayant fini par se caser, en 1857, il épouse Honorine. 


Mais lorsque cette dernière est sur le point d’accoucher,  il ne trouve rien de mieux que partir en voyage en Scandinavie ! Les liens entre Jules et son fils se tisseront difficilement. Dévoré par son œuvre, Jules néglige sa famille.

Un éditeur qui croit en son auteur !

1862 : Jules présente à l’éditeur Hetzel Cinq semaines en ballon. L’éditeur lui fait signer un contrat de 20 ans ! Le succès du roman est extraordinaire. Si, bien qu’à partir de 1864, Jules abandonne ses autres travaux pour se consacrer à son œuvre, sa fameuse série des Voyages Extraordinaires, à laquelle il donnera quarante ans de sa vie !


44 volumes où il adapte les inventions de son époque pour écrire des romans palpitants  animés par  des héros inoubliables, comme le Capitaine Nemo ou Phileas Fogg. C’est pour cela que lorsqu'il écrit à son éditeur, il signe « Votre bête de somme » !



Un des pionniers de la science-fiction

C’est le roman De la terre à la lune qui marque, en 1865, la naissance de ce nouveau genre, suivi par L'Ile mystérieuse ou Vingt mille lieues sous les mers.



Un bureau d’écrivain dans la cabine d’un bateau

Après un grand voyage en Amérique, Jules achète en 1868 un bateau, le Saint-Michel (il y en aura deux autres, le II et le III), dans lequel il va non seulement installer son bureau mais aussi effectuer, pendant quinze ans, de nombreux voyages dans l’Atlantique et en Méditerranée.



Photo du Saint-Michel III copiée sur le site https://escales.files.wordpress.com, merci aux auteurs…

En 1871, il s’installe à Amiens. L’année suivante, Le Tour du monde en quatre-vingt jours est un triomphe. Il a acquis la gloire littéraire. Il donne même un bal costumé sur le thème de la terre à la lune.


                       Maison de Jules Verne à Amiens sur le site http://www.amiens-passion.fr

1886 : les malheurs s’enchaînent.

Dans des circonstances demeurées mystérieuses, son neveu lui tire dessus, ce qui le laissera boiteux et le contraint à se sédentariser. Sur ces entrefaites, Hetzel meurt.
Les quinze dernières années de la vie de Jules Verne sont assombries par ses problèmes de santé, dont le diabète. Mais qu’on ne s’y trompe pas : cela ne l’empêche pas de publier presque un roman par an jusqu'à sa mort !

Une œuvre géniale

62 romans, 18 nouvelles, 15 pièces de théâtre, des poèmes (sa passion) ! Quel génie, ce Jules !

Un écologiste avant la lettre :

Dans 20 000 lieues sous les mers, Nemo explique à Ned Land : « En détruisant la baleine australe comme la baleine franche, êtres inoffensifs et bons, vos pareils, maître Land, commettent une action blâmable. C'est ainsi qu'ils ont déjà dépeuplé toute la baie de Baffin, et qu'ils anéantiront une classe d'animaux utiles. Laissez donc tranquilles ces malheureux cétacés...

Mes romans préférés de Jules Verne ?

Kéraban- le-Têtu, qui se passe en Turquie, et raconte comment cet entêté de Kéraban, refusant de payer la taxe pour traverser le Bosphore, effectue tout le tour de la Mer Noire pour passer de la rive d’Europe à la rive d’Asie !


Le Phare du bout du monde,  roman inquiétant dans lequel les trois gardiens du phare isolé, à la rencontre de l’Atlantique et du Pacifique, tentent d’échapper à de diaboliques pirates…




 L’étrange tombeau de Jules Verne à Amiens,sur une carte postale ancienne

Pour en savoir plus :
Site de la Maison de Jules Verne à Amiens : http://www.amiens-passion.fr
Site du Musée Jules Verne de Nantes : http://www.julesverne.nantesmetropole.fr








samedi 6 février 2016

Maylis de Kerangal. « Réparer les vivants », un roman coup de poing dans le cœur...

A l’origine, ce n’est pas l’avalanche de prix remportée par le roman Réparer les vivants qui m’a poussée à le lire. Oserais-je même dire que cette pléthore de récompenses avait éveillé en moi une certaine prévention, la vilaine petite voix qui chuchote : « commercial »…

Avouons aussi que le sujet ne m’inspirait pas. Rien ne me préparait a priori à me laisser sombrer dans les abysses du « roman d’une transplantation cardiaque », comme le définit la quatrième de couverture.




Quoique… A bien y réfléchir, n’avais-je pas fait mes délices, à l’adolescence, de la série  Les Hommes en blanc, d’André Soubiran, que j’avais dénichée dans la bibliothèque familiale ? Finalement, c’est ce souvenir de mes quatorze ans qui m’a incitée à laisser tomber le roman Réparer les vivants au fond de mon caddie (car oui, mea culpa, je l’ai acheté dans un supermarché et non dans une librairie, une fois n’est pas coutume…)

Et ensuite, « Dieu garde ! » comme disait ma grand-mère !

Car  l’émerveillement suscité par le style de l’auteur lors de la description du surf sur les vagues glacées de l’océan, cède vite la place au plaisir masochiste d’une descente en enfer !
Non, je ne voulais pas affronter la douleur de la mort cérébrale de Simon, celle de ses parents, l’attente angoissée de celle dont le cœur va sauver la vie ! Plusieurs fois, indignée par la souffrance que nous force à ingurgiter la romancière, je me suis interdit de continuer à tourner les pages du roman –mais est-ce vraiment un roman ?- je me suis même dit que j’allais « foutre le livre à la poubelle ». Néanmoins, j’en ai poursuivi la lecture, comme le papillon revenant obstinément sur l’ampoule qui lui brûle les ailes.

La raison ? Ce livre qui flirte avec l’Hadès est fascinant ! Il s’agit bien d’un chef d’œuvre, écrit avec tant de pénétration psychologique qu’il vous hante des semaines durant. Vais-je en conseiller la lecture ? J’émettrai une réserve : « âmes sensibles s’abstenir » !



                                       Maylis de Kerangal photographiée dans L'Express

Il y a deux jours, je suivais vaguement les actualités sur une chaîne de télévision turque, lorsque la speakerine annonça joyeusement une nouvelle : une petite fille au seuil de la mort allait être sauvée car on venait enfin, in extremis de lui trouver un cœur compatible ! On montrait l’ambulance transportant la valise contenant le cœur arrivant dans la cour de l’hôpital et on interrogeait ensuite les parents de la fillette, souriants et exprimant leur foi en l’avenir. Pas un mot sur le « cœur compatible » ! Cette nouvelle, qui en temps normal n’aurait pas, outre mesure, éveillé mon attention – des centaines de gens disparaissant chaque jour dans les guerres ou noyés en Méditerranée, ce qui a, hélas, horriblement  banalisé la mort - m’a fait battre le cœur ! C’est le cas de dire ! Car la question « Où ont-ils trouvé le cœur ? » s’est imposée à mon imagination après la lecture du roman de Maylis de Kerangal.

Je n’en dirai pas plus. Sur le plan littéraire, le sujet est nouveau, le style de l’auteur, jouant avec des métaphores inédites, vraiment original. Sur le plan humain, il s’agissait sans doute d’un roman nécessaire.

jeudi 28 janvier 2016

Colette. Née le 28 janvier 1873, anticonformiste et indomptable !

Article de Gisèle Durero-Koseoglu

Ecrivaine fantôme

Sidonie Gabrielle Colette, dite « Colette » (1873-1954), est née à Saint-Sauveur-en-Puisaye, qu’elle évoquera dans Sido et dans La Maison de Claudine.  


A vingt ans, elle  épouse un coureur de jupons, Henry Gauthier-Villars, propriétaire de la maison d’édition Gauthier-Villars, qui se pique de publier des romans populaires mais écrits par d’autres. Elle lui sert en effet de « nègre littéraire » et écrit pour lui la série des  « Claudine », qu’il signe « Willy » : Claudine à l'école, 1900, qui obtient un immense succès, puis Claudine à Paris, 1901, Claudine en ménage, 1902, Claudine s’en va, 1903. Mais, en 1905, apparaît avec Dialogues de bêtes, le pseudonyme « Colette Willy », que l’écrivaine utilisera jusqu'en 1913.


Actrice de pantomime et Sappho

Les infidélités de son époux la poussent à divorcer en 1906 et elle entame alors une carrière dans le music-hall.
Car de 1906 à 1913, Colette sera artiste de pantomime. Après un début de carrière au théâtre des Mathurins, en 1907, elle se produit au Moulin Rouge avec sa partenaire, Mathilde de Morny, dite « Missy », dans Rêve d’Egypte, qui raconte l’histoire d’un archéologue tombant amoureux d’une momie. 



Les deux femmes font scandale en s’embrassant sur la bouche ! Le public se déchaîne, tant et si bien que le spectacle est interdit par le préfet de Paris au bout de trois représentations.


En 1907, un autre spectacle, La Chair, défraye la chronique car Colette y apparaît presque nue.


Photo Reutlinger

Elle ne néglige pas pour autant l’écriture puisque c’est à cette époque qu’elle publie La Retraite sentimentale (1907),  Les Vrilles de la vigne (1908) et L’Ingénue libertine (1909).
En 1910, elle obtient même trois voix au prix Goncourt avec La Vagabonde.

Journaliste et Phèdre !

Après la mort de sa mère, Sido, elle épouse en 1912 le politicien Henri de Jouvenel et donne naissance à une fille, Colette-Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou ». Elle abandonne les planches après le spectacle de L’Oiseau de nuit et se consacre au journalisme avec sa chronique du « Journal de Colette », dans Le Matin. En 1919, elle publie Mitsou ou Comment l'esprit vient aux filles.


Mais en 1921, la liaison de l’écrivaine, âgée de 48 ans, avec le fils d’Henri, Bertrand de Jouvenel, qui n’a que de 17 ans, sonne le glas d’un mariage déjà bien mis à mal par les liaisons amoureuses extraconjugales d’Henry.



Les œuvres se succèdent : le roman Chéri, en 1921, qui amorce le thème de l’amour entre une femme mûre et un jeune homme,  La maison de Claudine, en 1922, puis, en 1923, le roman Le Blé en herbe, premier livre signé « Colette » et qui s’inspire de sa liaison avec Bertrand de Jouvenel. 




L’an d’après, elle joue en personne dans Chéri, à Monaco, et divorce en 1923.
En 1925, Maurice Ravel met en musique des textes que Colette avait écrits pour « Bel-Gazou », L'Enfant et les sortilèges, qui charme le public de Monte-Carlo.



Amoureuse de la Côte d’Azur, Colette achète en 1926, à Saint-Tropez, la maison « La Treille Muscate », qu’elle vendra douze ans plus tard, se plaignant de la multiplication des touristes. En 1928, elle se met en scène dans son autofiction, La Naissance du jour, tout en précisant qu’il ne faut pas confondre sa vie avec ses livres. En 1930, elle publie Sido et s’installe à l’hôtel Claridge en compagnie de Maurice Goudeket, journaliste de seize ans son cadet et qui sera son troisième mari.  

Photo de Gisèle Freund en 1954

La gloire littéraire

Elue en 1945, elle est la deuxième femme à rentrer à l’Académie Goncourt, dont elle devient ensuite présidente en 1949. Pour assurer sa publicité, elle multiplie alors les photographies.


Entre 1948 et 1950, sa carrière littéraire est couronnée par la publication de ses Œuvres complètes en quinze volumes et par sa nomination au titre de Grand Officier de la Légion d’honneur. En 1952, elle participe à un court métrage intitulé Colette,  réalisé par Yannick Bellon. La dernière partie de sa vie est assombrie par l’arthrite, qui la condamne progressivement à l’immobilité. Mais pour ses 80 ans, Le Figaro lui consacre un numéro entier.


Colette s’éteint le 3 août 1954. Bien que l’Eglise lui ait refusé des obsèques religieuses pour avoir divorcé deux fois, elle est la première femme à avoir des funérailles nationales.


Le Musée Colette, dans le Château de Saint-Sauveur-en-Puisaye

Passionnée par la nature, les plantes et les animaux, Colette raconte dans La Naissance du jour comment sa mère déclina l’invitation de son gendre pour ne pas risquer d’être absente le jour où son cactus rose allait fleurir.
« Je n’accepterai pas votre aimable invitation, du moins pas maintenant. 
Voici pourquoi : mon cactus rose va probablement fleurir ! C’est une plante très rare, que l’on m’a donnée, et qui, m’a-t-on dit, ne fleurit sous nos climats que tous les quatre ans…»



Sources :
Article de l’Express du 03.08.2011, par Jean Montenot, Colette, écrivaine et femme libre, est morte un 3 août : http://www.lexpress.fr
Site Orion en aéroplane, Colette (presque) toute nue, 16.10.2013 :


vendredi 22 janvier 2016

Tahsin Yücel. Hommage au grand écrivain turc qui s’en est allé le 22.01.2016…

La nouvelle est tombée ce matin, Tahsin Yücel n’est plus !

Décédé à l’âge de 83 ans, le maître, diplômé du Lycée de Galatasaray et d’un Doctorat de littérature française de l’Université d’Istanbul, où il avait ensuite exercé le métier de professeur, est l’auteur d’une œuvre immense,  comportant critiques littéraires, romans, nouvelles, essais et traductions de grands écrivains français.

Photo du journal Radikal

Auteur d’une quinzaine de romans et recueils de nouvelles, qui passent au crible la société turque de la seconde partie du XXe siècle et se livrent à la satire de la société de consommation et du profit, dans une langue moderne et originale, Tahsin Yücel était l’une des figures de proue des lettres turques du XXe siècle.

On peut lire en français, en particulier Vatandas (traduction de Noémi Cingoz, Editions du Rocher, 2004), Les cinq derniers jours du prophète, qui a reçu en 1993 le prix littéraire Orhan Kemal ((traduction de Noémi Cingoz, Editions du Rocher, 2006), La Moustache (traduction de Noémi Cingoz, Actes Sud, 2009), Sous le soleil de Bernanos, Itinéraire en Artois avec Tahsin Yucel, réalisé par Timour Mudidine en collaboration avec le photographe Philippe Dupuich (Temps présent, 2010) et le roman Le Gratte-ciel (traduction de Noémi Cingoz, Actes Sud, 2012)…


Les cinq derniers jours du prophète, sont le récit de la dégradation physique d’un poète rebelle surnommé « le prophète » et qui croit que ses rêves vont se réaliser...


 La Moustache est une fable philosophique racontant comment la moustache de Cumali devient un symbole pour un village tout entier...



Le Gratte-ciel est une fiction satirique qui nous projette en 2073 : un magnat de l’immobilier, qui a édifié un nombre incalculable de gratte-ciels, voit son nouveau projet contrecarré par un vieil homme, petit propriétaire d’une parcelle jouissant d’un merveilleux panorama, qui refuse de lui vendre son bien… Pour le faire plier, tous les moyens machiavéliques seront bons...


La littérature française doit une fière chandelle à Tahsin Yücel qui a traduit en turc plus de 70 livres d’auteurs français dont Balzac, Flaubert, Gide, Proust, Camus, Malraux, Desnos, Queneau, pour n’en citer que quelques exemples. 



En décembre 2012, Tahsin Yucel avait reçu le prix littéraire France-Turquie, pour l’ensemble de son œuvre et en particulier pour son roman Le Gratte-ciel.

En 2013, le journal Aujourd’hui la Turquie publiait un article où le grand écrivain expliquait son amour de la langue française (propos recueillis par Ayşıl Akşehirli et Benoît Berthelot en mars 2011) :

J’ai terminé l’école primaire en 1945, une belle époque ou de nombreuses bourses étaient accordées aux écoliers sans moyens financiers. J’ai perdu mon père à l’âge de 1 an, nous n’étions pas riches. J’ai très bien réussi l’examen écrit national, et deux mois après je recevais une lettre m’annonçant que je pouvais poursuivre mes études au Lycée francophone de Galatasaray. Ça a été la plus grande chance de ma vie. J’y ai passé huit ans, comme interne. Puis j’ai voulu continuer mes études en philologie française, mais il me fallait de l’argent. Comme je publiais déjà quelques articles dans une revue littéraire, le patron m’a proposé de travailler par demi-journées pour sa maison d’édition. Je traduisais du français au turc, j’avais toujours un livre sur la table. Je traduisais même chez moi ! Je pense avoir traduit 70 livres dans ma vie, personne n’a autant traduit le français que moi en Turquie. J’ai arrêté il y a cinq ans. Et j’ai pris ma retraite de professeur au début de ce siècle. 

Etre francophone c’est d’abord connaître la langue, mais pour moi ce n’est pas seulement ça. A partir de la langue il y a la culture, le pays, le peuple. Moi qui suis écrivain et romancier turc, j’ai lu beaucoup plus de romans et d’études en français qu’en turc. C’est un fait, et ce n’est pas seulement lié à ma profession. Dans ma vie, le français occupe une très grande place. C’est une partie de mon existence.
En 2010, ma précieuse photo avec Tahsin Yücel…


Paix à l’âme de Tahsin Yücel, connu non seulement pour son œuvre mais aussi pour sa gentillesse, son sourire, sa tolérance et sa modestie.

Que repose en paix ce grand écrivain turc lauréat de nombreux prix, expert en littérature française et dont  l’œuvre  «colossale» ne peut que susciter une admiration sans borne…



Le dernier voyage de Tahsin Yücel,  sous la neige, samedi 23 janvier, à la mosquée de Sisli, Istanbul...